Ludwig van Beethoven
Trios à cordes et duo à cordes
Comme on peut le déduire de leurs numéros d’opus, les cinq trios à cordes sont des œuvres relativement précoces. Beethoven fit imprimer l’opus 3 au début de l’année 1796 et commença à écrire la sérénade op. 8 au cours de la même année, bientôt suivie par les trois trios op. 9. Par la suite, Beethoven abandonna ce genre et n’y revint plus. Ces cinq pièces sont pourtant du pur Beethoven et continuent à être volontiers régulièrement jouées.
Dans le même volume figure le morceau désigné dans le manuscrit autographe comme un «duo avec deux lunettes obligées» que Beethoven destinait manifestement à deux amis atteints de myopie.
CONTENU/DÉTAILS
CONCERNANT LE COMPOSITEUR
Ludwig van Beethoven
Aucun autre compositeur que Beethoven n’a exercé une influence aussi profonde et durable sur les générations suivantes et ce jusqu’à nos jours. Sa musique instrumentale, en particulier ses symphonies, ont servi de modèle aux œuvres symphoniques du XIXe siècle. tout entier. L’extraordinaire exigence de sa musique et sa relative indépendance en tant qu’artiste libre ont fait de lui, de manière emblématique, le plus grand compositeur de tous les temps.
1770 | Baptisé le 17 décembre 1770 à Bonn, donc vraisemblablement né le 16 décembre, fils de Johann van Beethoven, ténor à la chapelle du Prince-électeur. Premières leçons de musique auprès du père. |
1778 | Première audition publique. |
Vers 1780 | Études musicales auprès de Christian Gottlob Neefe, vice-organiste de la Cour, qui le présente en 1783 dans le «Magazin der Musik» de Cramer comme un second Mozart. |
1782 | Rencontre de la famille Breuning, où s’éveille son intérêt pour la littérature. Première publication : Variations pour piano en Ut mineur sur une marche de Dressler WoO 63. |
1783 | Claveciniste à la chapelle de la Cour; 1784 assistant de l’organiste de la Cour. |
1787 | Voyage à Vienne. C’est là qu’il rencontre très vraisemblablement Mozart qui lui donne probablement quelques leçons. Peu de temps après il doit retourner chez sa mère atteinte de tuberculose. |
1792 | Retour à Vienne où il demeure jusqu’à la fin de sa vie. Le comte von Waldstein l’accompagne avec ce mot célèbre: «Par une incessante assiduité recevez l’esprit de Mozart des mains de Haydn». À Vienne il se forme auprès de Haydn, Albrechtsberger, Schuppanzigh et Salieri. En tant qu’élève de Joseph Haydn il trouve une extraordinaire reconnaissance auprès de la noblesse viennoise qui le soutient. Les maisons d’édition sont avides de ses compositions: musique de chambre et sonates composées à Bonn et au cours des premières années viennoises sont publiées. Ses premières œuvres parues à Vienne (parmi lesquelles les Sonates pour piano op. 2) portent déjà la marque caractéristique de son style, à savoir cet élan impétueux et cet esprit de système. |
1796 | Tournée de concerts à Prague, Berlin, Leipzig et Dresde qui consolide sa renommée. |
1798 | Sonate pour piano en Ut mineur «Pathétique» op. 13. |
1798–1800 | Quatuors à cordes op. 18. |
1799/1800 | 1re Symphonie en Ut majeur op. 21. |
1795–1800 | 1er Concerto pour piano en Ut majeur op. 15. |
1800–01 | Sonates pour piano op. 27 «quasi una fantasia» parmi lesquelles la Sonate au Clair de lune op. 27/2. |
1801 | Composition de la 2e Symphonie en Ré majeur op. 36 (jusqu’en 1802). Publication du 2e Concerto pour piano en Si bémol majeur op. 19. |
1801/02 | Crise provoquée par un début de troubles de l’audition et documentée par le «Testament de Heiligenstadt». Il décide après cela d’ouvrir, selon ses propres déclarations, une «nouvelle voie» dont témoignent tout particulièrement les Sonates pour piano op. 31 (parmi lesquelles la «Tempête»), les Variations pour piano op. 34 et 35 et la 3e Symphonie en Mi bémol majeur «Eroica» op. 55: elles se caractérisent par un esprit de système encore plus élaboré, mais aussi par le recours à des techniques baroques et à des modèles empruntés à d’autres genres. |
1803–10/12 | Intense activité; c’est la période dite «héroïque» de Beethoven. Composition de six symphonies, de la 3e à la 8e (op. 55, 60, 67, 68, 92, 93), des 3e, 4e et 5e Concertos pour piano (op. 37, 58, 73), du Concerto pour violon en Ré majeur op. 61, du Triple concerto op. 56, des quatuors à cordes (Quatuors Razumowsky op. 59, Quatuor «Les Harpes» en Mi bémol majeur op. 74, Quatuor à cordes en Fa mineur «Serioso» op. 95), des trios avec piano (en autres le «Trio des Esprits»), des sonates pour piano (dont la Sonate Waldstein en Ut majeur op. 53, l’Appassionata en Fa mineur op. 57 et «Les Adieux» en Mi bémol majeur op. 81a), des mélodies (parmi lesquelles «An die Hoffnung» op. 32), de la Messe en Ut majeur (op. 86) et de l’opéra «Fidelio» (op. 72, 1re version 1804/05). |
1808/09 | Beethoven refuse le poste de premier maître de chapelle à la cour de Cassel étant donné que ses mécènes, l’Archiduc Rodolphe, le prince Kinsky et le prince Lobkowitz lui offrent un revenu annuel équivalent. |
1811/12 | Cures thermales à Teplitz où il rencontre Goethe. 1812 lettre à l’«immortelle Bien-aimée» dont l’identité (Antonie Brentano ou Josephine Deym) demeure encore incertaine. |
1814 | Sonate pour piano en Mi mineur op. 90, 3e version de l’opéra «Fidelio». Concert au succès extraordinaire avec les 7e et 8e Symphonies. Crise financière néanmoins, due à la dévaluation et à l’absence du salaire annuel de Kinsky et Lobkowitz. |
1815 | Mort du frère Caspar Carl et début de longues années de conflits au sujet de la tutelle de son neveu Karl. |
1816 | Cycle de mélodies «À la bien-aimée lointaine» op. 98, Sonate pour piano en La majeur op. 101. |
1817–18 | Sonate «Hammerklavier» en Si bémol majeur op. 106. |
1818 | En raison d’une surdité croissante Beethoven commence à tenir des carnets de conversation. |
1819–23 | Missa solemnis op. 123. |
1819/23 | Variations Diabelli op. 120. |
1820 | Sonate pour piano en Mi majeur op. 109 qui inaugure l’œuvre tardive et transfigurée qui se caractérise par un éclatement des formes, des oppositions de registres extrêmes, un langage harmonique exacerbé et une tendance renforcée en faveur des formes contrapuntiques comme la fugue; la monumentalité de la 9e Symphonie s’oppose au penchant pour l‘ésotérisme qui s’affirme dans la musique de chambre. |
1821/22 | Sonates pour piano en La bémol majeur op. 110 (mouvement final en forme de fugue) et en Ut mineur op. 111 (réduite à deux mouvements). |
1822–26 | Quatuors à cordes op. 127, 130, 131, 132, 135 et Grande Fugue op. 133 qui constituait initialement le mouvement final de l’op. 130. |
1823/24 | Achèvement de la 9e Symphonie en Ré mineur op. 125 qui, pour la première fois dans l’histoire du genre, inclut des parties vocales («Ode à la Joie» de Schiller). Elle devient la symphonie la plus célèbre et la plus souvent jouée. |
1827 | Décès le 26 mars à Vienne. |
About the Authors
Emil Platen (Editeur)
Prof. Dr. Emil Platen, born in 1925 in Düsseldorf, did his school-leaving certificate in April 1946 after have done fatigue duty and military service in the Navy. He began studying musicology at the University of Cologne for two semesters, before changing to viola, composition (with Wilhelm Maler) and choral direction (with Kurt Thomas) at the Music Academy in Detmold. Following his exam as a choral director (1950) he continued his studies of musicology and in 1957 received his doctorate from the University of Bonn with a thesis entitled “Chorische Choralbearbeitungen von Johann Sebastian Bach”.
He spent several years working as a research associate at the Beethoven-Archiv in Bonn. As a “lecturer for practical music”, he was then put in charge of Bonn University’s musical activities, and became the university’s musical director in 1963. He was appointed an Honorary Professor for Musicology in 1971. Alongside his work with different student ensembles, he also did musicological work, both as a teacher and a scholar. Platen’s interests were the music of Bach and Beethoven as well as questions of structure in music. Since becoming an emeritus professor in 1990, he has devoted himself more intensively to editorial projects, in particular Beethoven’s late quartets. In all of this, his particular interest is the direct relationship between his academic work and musical practice.
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